• Ici la confluence du Tage et du Zêzere annonce le delta. La terre et l’eau mêlées, un paysage fondé sur l’indécision, une rue limoneuse, instable où la végétation rebattue par les crues ne se relève pas. Dans le territoire du Ribatejo, les chevaux lusitaniens et les troupeaux de toros habitent le lit dilaté du fleuve. Des étendues vagues, de petites constructions blanches aux typologies sommaires. Un compromis entre la terre et l’eau. Pour contruire un bâtiment agricole à Aldeia do Poço Redondo près de Tomar, Pedro Machado Costa repris la typologie des Espigueiros, sorte de greniers à maïs ou à grains traditionnels, volumes détachés du corps des fermes qui signent l’environnement d’un trait bref.
  • Sans outre prétention que d’être utile, ces petites parallélépipèdes de pierre juchés sur pilotis faisent souvent l’object d’un traitement particulier, d’un geste sentimentale que élève au-dessus de la fonction, et qui émeut. Il en va ainsi de ce bâtiment agricole contemporain, première oeuvre du jeune architect qui développent une production hardie.
  • Tirant l’object vers l’anonymat contemporain de la boîte, Machado Costa est affranchis d’une reprise littérale de l’Espigueiro et on plus ainsi faire entrer le programme. De la tradition, ils ont récupéré ds éléments architectoniques tels que les parois ajourées construites en briques – plutôt qu’en bois ou en pierre – que baignent l’intérior dans un demi-jour de dentelle. Ils ont donné ainsi au bâtiment l’expression la plus juste, la réponse la plus rapprochée de la nature de la nature existentielle de cette architecture pour le travail – sa modestie.
  • De qui est l’un des plus beaux projets au monde.

 

  • Dominique Machabert, in Techniques et Architecture

 

  • [com a.s* – atelier de santos]